François Crépin (1830-1903)
François Crépin est né à Rochefort, dans une famille bourgeoise. C’est un instituteur de sa région qui éveilla ou encouragea son goût pour la botanique. Convaincu que sa voie est celle de la science, il s’attela, dans les années 1850, à la confection d’un ouvrage qui, déplorait-on, manquait encore cruellement : une flore de Belgique (plantes phanérogamiques) fiable. A cette fin, il se mit en contact avec des dizaines de botanistes locaux et dirigea leurs herborisations afin de réunir plantes et données nécessaires à la réalisation de son projet. Ce premier réseau lui permit de publier, en 1860, son fameux Manuel de la Flore de Belgique. L’ouvrage resterait comme une pierre angulaire de la floristique belge et serait accueilli avec respect à l’étranger. Le fameux « herbier belge » de Crépin rejoindrait les collections du Jardin botanique de l’Etat (aujourd’hui Jardin botanique Meise), quelques années plus tard.
La « Flore de Belgique » permit à l’autodidacte Crépin d’entrer dans la carrière de botaniste professionnel. Dès 1861, en effet, il assurait les cours de botanique à l’école d’horticulture de l’Etat de Gentbrugge. Durant cette décennie, il se lança dans un projet qui – devait-il penser – assurerait sa renommée, au niveau international : la monographie du genre Rosa, groupe notoirement complexe. Des décennies durant, arcbouté sur un second réseau qui couvrait toutes les régions du monde où poussent les roses, il étudierait les feuilles de son herbier de Rosa et publierait les résultats de ses recherches. Considéré par certains comme le plus grands rhodologue de son époque, comme un morphologiste hors pair… il échouerait, pourtant, dans sa tentative dans son projet de monographie. Son herbier des Rosa – sans doute la plus grande collection du monde vouée à ce genre – serait également cédée au Jardin botanique de l’Etat.
Il n’y a pas à s’en étonner : depuis 1876, Crépin assurait la direction de cette institution, fondée en 1870. C’est de là, aussi, qu’il veillait à la tenue scientifique des Bulletins de la Société royale de Botanique de Belgique, dont il avait été un des membres fondateurs, en 1862. Il en fut longtemps, en effet, le secrétaire, ou le secrétaire des publications. Il y publia un nombre considérable d’articles de floristique belge, puis de rhodologie. Un jour, on dirait qu’il « incarnait » la Société royale de Botanique de Belgique.
Le « Prix Crépin » fut fondé en 1891, par la Société Royale de Botanique de Belgique, afin de commémorer les 25 années que le botaniste rochefortois avait passées à assurer son secrétariat. Ce prix triennal, constitué des intérêts d’une somme levée auprès de plusieurs centaines de botanistes amateurs et professionnels, devait récompenser des « travaux de botaniques ou à encourager des efforts sérieux » (BSRBB, XXXI, 1892, p. 56). Emile De Wildeman en sera le premier lauréat (1895).
Texte : Denis Diagre-Vanderpelen
Les personnes suivantes ont reçu le Prix Crépin récemment :
période | lauréat(s) |
---|---|
1992–1994 | Leo Vanhecke & Pierre Delforge |
1995–1997 | Herman Stieperaere |
1998–2000 | Jacqueline Saintenoy-Simon |
2001–2003 | Olivier Honnay & Martin Hermy |
2004–2006 | Filip Verloove |
2007–2009 | Sandrine Godefroid |
2010–2012 | Fabienne Van Rossum |
2013–2015 | Wouter Van Landuyt |
2016–2018 |